Litto3D® - Les acquisitions ont débuté à Saint-Pierre-et-Miquelon
Mis à jour le 22/09/2023Depuis 2005, le Shom et l’IGN mènent conjointement des campagnes de relevés par laser LiDAR aéroporté dans le cadre du programme Litto3D®. L’objectif est de fournir une modélisation à haute résolution des reliefs marins et terrestre de l’ensemble du territoire français. Cet automne, l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon fait l’objet d’une première campagne de ce type.
Une première pour Saint-Pierre-et-Miquelon
Début septembre 2023, une équipe du Shom est arrivée à l’aéroport de Saint-Pierre Pointe Blanche. De là, des vols ont lieu chaque jour (lorsque la météo le permet) pour réaliser des relevés par LiDAR de l’ensemble des terres émergées mais également des fonds marins de l'archipel, jusqu’à une profondeur d’une vingtaine de mètres.
Le Piper Navajo à Saint-Pierre Pointe Blanche et son équipement de mesure LiDAR.
Cette mission est rendue possible grâce à l’utilisation d’un LiDAR bathymétrique dont le laser de couleur verte peut pénétrer la colonne d’eau et recueillir des informations sur la morphologie des fonds marins.
Une technologie encore jeune seulement maîtrisée par un petit nombre de spécialistes.
Fixés sous un avion de la société Hexagon, trois capteurs LiDAR « éclairent » le sol et la mer de leurs faisceaux laser, chacun travaillant dans son domaine : terrestre, petits fonds et grands fonds.
Le LiDAR, une technologie complémentaire pour décrire l’environnement marin dans les faibles profondeurs
Cette technique permet de couvrir des zones du littoral habituellement inaccessibles aux moyens de cartographie classique par bateau : estran, zones de récifs, très petits fonds. Elle est en outre très efficace : un avion, de par son altitude et sa vitesse, peut couvrir une grande surface en quelques heures.
Les 575km² de l’archipel devraient être cartographiés en 40 heures de vol, soit huit jours environ.
Particulièrement sensible à la turbidité de l’eau, à la couverture nuageuse ainsi qu’à la pluie, le LiDAR bathymétrique fonctionne lorsque les conditions environnementales sont optimales.
Dans la région, le début de l’automne est statistiquement le plus favorable pour ces différents facteurs. Néanmoins, le mois de septembre 2023 a été particulièrement capricieux et le Piper Navajo a passé beaucoup de temps à l’aéroport, dans l’attente une fenêtre météo. La mission doit se poursuivre durant le mois d’octobre.
Les premiers résultats non traités : l’Ile aux Marins et les fonds environnants. L’échelle verticale est exagérée ce qui explique la déformation des bâtiments. La surface d’eau est représentée par une ligne verticale.
Des données aux applications concrètes
Financée par le Ministère de de la transition écologique et de la cohésion des territoires (DGPR) et le Shom, cette opération offrira à l’archipel des données précieuses pour la connaissance de son environnement.
Parmi les résultats attendus, une carte de nature des fonds à haute résolution sera produite par le Shom.
Saint-Pierre-et-Miquelon sera alors le premier territoire français intégralement couvert par une telle cartographie.
Toutes les données collectées seront traitées par les équipes du Shom au cours du premier semestre 2024. Elles seront par la suite mises en lignes et téléchargeables gratuitement en open data, sur data.shom.fr.