Le Shom et la Marine nationale expérimentent un drone de surface hydrographique dans le cadre d'un programme d'armement de la DGA

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Le Shom et la Marine nationale expérimentent un drone de surface hydrographique dans le cadre d'un programme d'armement de la DGA

Mis à jour le 17/05/2023

Les eaux sous juridiction française couvrant un total de près de 11 millions de km² (avec les extensions du plateau continental en vigueur), la France dispose du 2ème domaine maritime mondial. Afin d’affirmer sa souveraineté sur ses eaux, respecter ses engagements au titre de la convention Safety Of Life At Sea (SOLAS) , protéger et gérer l’activité économique dans ses eaux, l’Etat confie la mission de cartographie maritime de ces étendues au Shom. Il assume, en outre, la mission de soutien environnemental marin au profit des forces françaises, dans une potentielle zone d’intérêt couvrant plusieurs dizaines de millions de km².

La capacité à assumer ces responsabilités repose en grande partie sur la flotte de bâtiments hydrographiques et océanographiques de la Marine nationale, composée du bâtiment hydro-océanographique (BHO) Beautemps-Beaupré (admis au service actif en 2003) et des trois bâtiments hydrographiques de seconde classe (BH2) La Pérouse, Borda, et Laplace, mis en service en 1988 et 1989.

Le renouvellement des BH2 est planifié dans le cadre de l’opération d’armement relative à la « Capacité hydrographique et océanographique future (CHOF) » conduite par la Direction générale de l’armement avec l’appui du Shom, en concertation avec l’état-major des armées et l’état-major de la marine. Ce programme ne doit pas seulement renouveler les navires anciens mais doit aussi adapter les capacités hydrographiques aux nouvelles technologies disponibles, dont l’utilisation de drones, afin de disposer de nouveaux moyens de description fine de l’environnement sous-marin pour répondre à des besoins émergents dans l’extension des domaines de lutte.

Cette évolution opèrera une transformation significative des moyens du Shom et de la Marine ainsi que des savoir-faire hydrographiques.

En préparation de ce programme et en exécution d’un marché passé par la DGA avec la société iXblue, le Shom a conduit en mer d’Iroise, durant tout le mois de septembre, à bord du BHO Beautemps-Beaupré, des essais d’évaluation du « DriX», drone hydrographique de surface supervisé (USV), et de son système de mise à l’eau et de récupération. Il s’agit de qualifier les performances hydrographiques de ce type de porteur, d’en appréhender le concept d’emploi potentiel et d’évaluer les gains apportés par ces systèmes innovants.

Ces essais consistent en des levés bathymétriques à différentes profondeurs, atteignant près de 200 m dans la fosse d’Ouessant, avec pour objectif de qualifier les performances globales de l’engin en termes d’endurance et de qualité des données, et d’évaluer sa plus-value par rapport aux systèmes actuellement en service (vedettes et navires hydrographiques).

Images épaves
©Shom - Epave en baie de Douarnenez – Sondage au sondeur multifaisceau par USV

 

L’objectif visé par de tels engins est d’augmenter la productivité des levés hydrographiques tout en améliorant la qualité des données recueillies. Un Drix puis deux Drix ont ainsi été successivement déployés en mode collaboratif pour vérifier leur complémentarité, leur comportement et pour appréhender les nécessités induites par le doublement de cette capacité.

D’autres expérimentations de drones, de surface ou sous-marins, seront réalisées durant les deux prochaines années au titre de la phase de préparation du programme CHOF. In fine, ces expérimentations permettront de définir les moyens de relevés les plus appropriés et les plus performants pour répondre à des besoins croissants de relevés hydrographiques.

Photo iXblue
©iXblue

 

De tels déploiements à la mer ont également pour objectif de tirer des enseignements en termes de conception et de spécification des bâtiments hydrographiques de nouvelle génération (BH NG) destinés à remplacer les BH2 : capacités de manutention et de mise en œuvre, de maintenance embarquée, dimensionnement et compétences de l’équipage…

Le retour d’expérience capitalisé sur ces essais servira à enrichir les réflexions entamées sur le dimensionnement de la capacité hydrographique et océanographique future de la Marine dont le premier BH NG est envisagé en 2026.

 

Crédit photo
iXblue
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